Stimmlos

Arthur Perole, 2012.

Le jour se lève, une voix… L’espace d’un instant poétique, Arthur Perole donne vie à cinq êtres à l’allure vampirique, impalpables, cinq interprètes à la jeunesse effrontée symboles d’une éternelle beauté, d’une éternelle pureté… Le génie des préludes de Wagner et des Fleurs du Mal de Baudelaire plane en permanence sur cette pièce ciselée, écrite en résonance avec la rythmique du phrasé poétique, où montent de concert la puissance wagnérienne et la tension corporelle dans un équilibre ténu. Leurs œuvres s’assemblent dans une même esthétique funeste et mélancolique : le geste est épuré et précis, le mouvement lent, la lenteur abstraite, la composition cinématographique. Et si la danse flirte en pointillé avec le style pompeux, voire même kitsch, c’est en toute conscience : le chorégraphe a choisi d’explorer un expressionnisme lyrique comme une échappatoire possible pour le public. Stimmlos, première pièce d’Arthur Perole, pose les fondements de son écriture, de son rapport au temps et à l’espace.